lettre à Mme Carla BRUNI, 1ère dame de France (???)

à Madame Carla BRUNI-SARKOZY
Première Dame de France
Palais de l’Elysée, PARIS
Madame,

C’est en tant que femme, en tant que mère que je m’adresse à vous aujourd’hui.
Vous trouverez joint à cette lettre un courrier que j’ai adressé à Mme Dati le 1er Août de cette année. Il relate, avec assez d’exactitude quelques exemples de ce qu’a été ma vie avec le père de ma fille, ainsi que ce qu’elle est depuis ma séparation.
J’ai également écrit à votre mari, Monsieur le Président de la République, ce 3 Septembre. Son Chef de Cabinet m’a répondu le 8 Septembre (Réf SCP/CdO/B129859) ; il me dit avoir signalé la situation dans laquelle nous nous trouvons, ma fille et moi, à Mme Dati et au Préfet de Haute-Loire.
Malheureusement, à ce jour, je n’ai pas vu notre situation s’améliorer. Au contraire.
Puisque j’ai à nouveau été agressée à mon domicile ce 19 Septembre par des connaissances du père de ma fille.
Heureusement hors de la présence de ma fille, puisque celle-ci était dans son lit, endormie.
Heureusement car les agresseurs étaient CINQ.
Heureusement car j’ai eu assez de mal à me protéger moi-même, malgré la présence d’un ami (J’ai eu DOUZE jours d’ITT).
Que lui serait-il arrivé si elle avait été présente ?
J’ai du quitter mon domicile, pour sa protection. Elle vit actuellement dans une maison à 1100m d’altitude, sans eau courante, sans chauffage, sans sanitaires…
J’ai à nouveau écrit à votre mari ce 7 Octobre. Je lui ai, en toute franchise, fait part de mes sentiments et de mon incompréhension. Je n’ai pas encore eu sa réponse.
Parce que je ne comprends pas, Madame, comment on peut laisser agresser une femme et sa fille, DURANT QUATRE ANNEES, sans que la Justice n’agisse.
Ces quatre années, Madame, m’ont parues terriblement longues. Fatigantes. Epuisantes.
Je suis épuisée. Epuisée et en colère.
Et ce à cause de tout ce temps passé à la gendarmerie, au Tribunal, au commissariat, chez l’huissier (le père ne verse pas non plus la pension alimentaire, même l’huissier n’arrive pas à la faire régler !). Tout ce temps POUR RIEN, puisque PERSONNE ne fait RIEN.
Malgré tout, je tente de continuer à vivre.
Malgré tout, tous les jours, je me lève, m’occupe de ma fille, lui prépare à manger, la douche, joue avec elle, lui souris.
Malgré tout, tous les jours, je la dépose à la crèche ou à l’école, et je vais travailler.
Mais tous les jours, je me demande ce qui va m’arriver aujourd’hui. Je suis sans cesse sur le qui-vive, pour moi comme pour ma fille. (Ce qui est sensiblement équivalent : Que deviendrait-elle sans moi ? Irait-elle dans un foyer ? Chez son père, qui m’a battue trois ans, y compris enceinte et ne cesse de me harceler depuis que j’au réussi à le quitter ?)
Tous les jours, je me demande quand est-ce que tout cela va cesser ?
Quand serai-je enfin sûre, certaine, d’être en sécurité ? Quand serai-je enfin sûre, certaine que ma fille ne risque plus rien ? Qu’elle ne souffre plus de voir sa mère battue, humiliée, triste, boitant à cause des coups reçus ?
Savez-vous ce qu’elle réclame, tous les jours à sa sortie de l’école ? « Elle est où ma maison à moi ? Il est où, mon chat ? »
Quand pourra-t-elle enfin vivre chez elle, tranquille ? Sans avoir sans cesse à fuir, à déménager ?

Pour terminer, je voudrais vous poser une question personnelle :
Accepteriez- vous de vivre une telle situation ?
De voir les jours s’écouler lentement, un à un, guettant à chaque instant le danger ?
Moi pas. Je ne l’accepterai jamais.
Je vous remercie pour votre attention et votre compréhension, et vous prie de recevoir, Madame, mes sincères salutations.

Depuis l’écriture de ce courrier le 20/10, j’ai enfin été reçue, après insistance par un représentant du Préfet. Lequel me dit ne pas pouvoir faire grand chose (et si je déménageais pour ma protection ?? ENCORE !!) Mais qui le peut ??? Qui doit protéger les citoyens ?
Appel au tribunal le 31/10 pour connaître les suites de mes plaintes : c’est en attente sur les bureaux de….Rappelez nous dans UN MOIS !! EN ATTENTE…Et nous, nous ne sommes pas protégées…
L’affaire ne passera pas devant un tribunal avant l’année prochaine… Et nous ? Mes voisins sont toujours de l’autre côté de ma rue…Et ce samedi 25/10, je suis à nouveau partie de chez moi…moitié de nuit à l’hôtel, moitié de nuit à la gendarmerie, ma fille sur les bras…
Oui, mais Madame, les prisons sont pleines…(dixit RdV préfecture)
Mais tout le monde à l’air de trouver cela normal, la victime part, les agresseurs restent…

le 1/11/08